• Prix François Bourdon – David PLOUVIEZ :“De la terre à la mer… La construction navale militaire française et ses réseaux économiques au XVIIIe siècle.”Thèse d’histoire – Université de Nantes, 1227 pages réalisée sous la direction de Martine Acerra.

2010-101_4774Le XVIIIe siècle est marqué par une véritable course à l’armement naval. L’Angleterre, la France l’Espagne, le Pays-Bas, le Danemark-Norvège, la Suède et la Russie sont désormais « capables d’aligner vaisseaux et frégates dans un conflit, méritant ainsi leur qualification de puissance maritime ». Pour chaque réalisation et entretien de vaisseau les données numériques sont énormes tant en coût qu’en matière première. Dans sa thèse David Plouviez analyse les réseaux d’approvisionnement en matière première que l’Etat a entretenu pour fournir ses arsenaux. Sa thèse porte aussi sur l’étude des zones de préemption des matières premières et de productions des objets manufacturés ainsi que l’appréhension du territoire par l’administration de la marine française.

 

  • Prix Jeune chercheur – Jean-Luc RIGAUD :“Un patrimoine disparait. Recherches autour du cas de l’industrie du disque à Chatou”, mémoire de Master 2, histoire des techniques, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, réalisé sous la direction de Jean-Philippe Passaqui.

En 1898, les premières usines de Chatou de fabrication des machines parlantes et de ses supports que sont les cylindres, disques et CD, voient le jour. Au plus fort de son activité l’usine Pathé Marconi, qui devient propriété du groupe EMI, emploie près de 3000 employés. En 1992, le site est définitivement fermé avant d’être démoli en 2004. Au-delà d’une étude historique de ce site d’industrie du disque, le mémoire de Jean-Luc Rigaud interroge, à partir du cas des usines Pathé Marconi, la problématique de la gestion du patrimoine industriel. Convient-il de conserver ou de détruire ? Comment transmettre ce patrimoine ? Comment s’acquière une culture du patrimoine industriel ?

 

  • Prix spécial – Béatrice TOUCHELAY – Mention spéciale pour « la qualité du travail de synthèse en histoire de la comptabilité » :“La France des mots, la France des chiffres”. Fiscalité et comptabilité des entreprises entre Etats et organisation patronales (1916-1959), manuscrit inédit du dossier pour l’habilitation à diriger des recherches, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, garant Michel Margairaz.

La comptabilité des entreprises reste une affaires exclusivement privée jusqu’à la Première Guerre Mondiale. « La majorité des acteurs économiques et politiques s’accommode du flou des réglementations et du désordre des pratiques. ». A partir de 1916, les industriels et les commerçants se voient contraints de déclarer leurs revenus au fisc. La tenue des comptes ne sert plus simplement à informer les associés, elle devient nécessaire aux relations de l’entreprise avec l’administration fiscale. Dans son HDR, Béatrice Touchelay étudie le processus de normalisation comptable de 1916 au décret de 1958 qui déclenche le processus de régulation comptable. Ce travail n’est pas une histoire de la comptabilité, ni celle de la fiscalité mais « une approche de la diffusion de pratiques de gestion plus rationnelles dans les entreprises et dans les services fiscaux qui passe par l’usage du chiffre.»