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  • Prix François Bourdon – Jessica DOS SANTOS :“L’utopie en héritage. La Société du Familistère de Guise, de la mort de Jean-Baptiste Godin à la dissolution de l’Association (1888-1968)”– Thèse de doctorat d’histoire, Université Charles de Gaulle – Lille.

Lorsqu’il meurt en 1888, Jean-Baptiste Godin lègue à ses ouvriers un héritage multiforme : une entreprise florissante au fonctionnement semi-coopératif, un ensemble architectural original garant d’une vie en communauté, un système social et éducatif complet. Pour ses successeurs, il s’agit dès lors de s’approprier l’ensemble de cet héritage et de le conserver intact, en dépit des évolutions économiques et sociales. Entre l’attachement à la tradition, les contraintes de la concurrence et le progrès des droits sociaux, la Société du Familistère de Guise peine cependant à trouver son équilibre. Si la mémoire de Godin reste l’élément central d’une identité commune, elle ne suffit pas à maintenir la cohésion d’une association ouvrière qui choisit de se dissoudre, poussée par les difficultés économiques, en plein cœur du mouvement social de mai 1968.

  • Prix Jeune chercheur – Rémi LAROERE :“La fabrique de dentelle Surrel à Craponne (1853-1914).”Mémoire de Master Culture, Territoire et Patrimoine, Université Blaise Pascal-Clermont II

La dentelle constitue, jusqu’au début du XXe siècle au moins, l’un des symboles de l’industrie du luxe à la française. Craponne constitue l’un des principaux centres de production de dentelles en France au sein de la fabrique de Haute-Loire au XIXe siècle, et encore au début du XXe siècle. L’étude de ce secteur dentellier, permise par des archives privées rares dans ce secteur d’activité, laisse entrevoir un ensemble productif éclaté mettant en scène tout une microsociété montagnarde. Au sein de ce centre de production, les fabriques de dentelles Surrel ont su tirer profit de l’héritage d’une organisation productive rurale pour intégrer les réseaux commerciaux mondiaux en pleine expansion. Organisé du local au global autour des dentellières et du fabricant, ce système doit faire face aux évolutions perpétuelles de la demande dans le secteur de la mode. Par l’importance et la longévité de son activité, la famille Surrel illustre encore aujourd’hui la production craponnaise de dentelles dans ses plus beaux jours. La construction de ce modèle est le fruit de stratégies économiques et sociales réfléchies à l’échelle locale et sur les marchés internationaux du secteur dentellier.