• Prix François Bourdon – Carole LAMOUREUX, pour sa thèse : « Le tuyau de fonte mussipontain à la conquête du monde : Pont-à-Mousson et sa politique exportatrice (1856-1970) », thèse de doctorat en histoire, Sorbonne Université, 1293 pages

Ingénieure de recherche, Carole Lamoureux a soutenu sa thèse de doctorat en histoire contemporaine le 23 novembre 2022. Ses travaux ont été menés sous la direction de Dominique Barjot, Professeur émérite, Sorbonne Université, pour partie dans le cadre du dispositif CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche). Le choix du jury s’est porté sur cette belle thèse en histoire des entreprises/business history dans la mesure où elle met à jour un pan nouveau de l’histoire de Pont-à-Mousson (PAM). Il ne s’agit pas d’une étude portant sur l’entreprise elle-même. PAM est abordée par le prisme de sa stratégie d’exportations, orientation commerciale adoptée dès ses premières années d’existence. Les travaux de Carole Lamoureux démontrent à nouveau la richesse des archives consacrées à PAM. On découvre comment l’entreprise a été amenée à se spécialiser dans la production de tuyaux de fonte et, surtout, pourquoi elle a rapidement fait de la conquête de marchés extérieurs une priorité. Progressivement, l’entreprise complète son organisation productive et commerciale. Elle choisit, comme souvent dans le cas de grandes sociétés métallurgiques, la voie d’une intégration relativement poussée.

 

  • Le jury, compte tenu de la qualité du travail a décidé d’attribuer une mention spéciale, dotée d’une somme de 2 000 € à : Jean-Christophe BALOIS-PROYART, pour sa thèse : « Ouvriers et fabricants au temps du capitalisme marchand. De la désincorporation des métiers à l’incorporation du travail (France, 1789-1848), thèse de doctorat en histoire, (Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 680 pages et 163 pages d’annexes.

Cet ouvrage aborde les premiers temps de l’industrialisation en France tandis que les rapports sociaux de production sont des relations de type marchand où l’autonomie au travail perdure. Grâce à l’utilisation d’archives historiques inédites, notamment les fonds des conseils de prud’hommes, des justices de paix et des préfectures, Jean-Christophe Balois-Proyart met en évidence les formes juridiques des rapports de travail et les grammaires argumentatives des différends auxquels ils peuvent donner lieu. Dans le cadre d’une forte concurrence pour la main-d’œuvre, le contrôle des marchés – marchés du travail, marchés des encours de production et marchés des produits – est ainsi un enjeu essentiel des régulations du travail. Ces dernières constituant alors un point d’achoppement fondamental dans les rapports entre ouvriers et fabricants. Plus largement, Jean-Christophe Balois-Proyart a su apporter un éclairage historiographique nouveau sur une période de l’histoire économique, industrielle et sociale française correspondant au commencement de l’époque industrielle en France, c’est-à-dire avant l’accélération de l’industrialisation du pays.